Altiplano, toit textile

À 4 420 mètres d’altitude, Pacchanta défie les lois de l’habitat humain. Coordonnées : 14°21′ sud, 71°10′ ouest. Température nocturne : -15°C. Amplitude thermique diurne : 30°C. Vents à 97 km/h. Dans cet enfer climatique vivent les gardiens de « l’or blanc des Andes », la fibre d’alpaga la plus fine du monde.

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Géographie extrême

L’Altiplano s’étend entre 3 200 et 5 000 mètres d’altitude. Cette puna – prairie d’altitude – abrite 3,6 millions d’alpagas, 87% de la population mondiale. L’écosystème fragile combine prairies, zones humides, tourbières où prospèrent les graminées Jarava ichu et Festuca dolichophylla.

Le district de Marangani dans la province de Canchis concentre les élevages d’élite. 43 900 hectares de pâturages naturels, 11 247 habitants, densité : 25,6 personnes par kilomètre carré. L’isolement géographique préserve la pureté génétique des troupeaux depuis cinq millénaires.

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Adaptation millénaire

Les camélidés sud-américains développent des adaptations physiologiques uniques. Globules rouges elliptiques transportant 30% d’oxygène en plus. Cœur surdimensionné. Hémoglobine à haute affinité pour compenser l’hypoxie chronique à 4 000 mètres.

Rayonnement UV 20% plus élevé qu’au niveau de la mer. La toison d’alpaga offre protection solaire naturelle. Fibres creuses assurant isolation thermique optimale. Structure écailleuse réduite : douceur supérieure à la laine de mouton.

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Écosystème pastoral

La puna fonctionne comme un système intégré élevage-agriculture. Rotation des pâturages préservant la couverture végétale. Fertilisation naturelle par les déjections de camélidés. Culture de pommes de terre, quinoa, orge en altitude grâce à cette symbiose.

Biodiversité aviaire exceptionnelle : condor des Andes, flamants, sarcelles de la puna. Mammifères : ours à lunettes, puma, chinchillas. Cet équilibre écologique fragile dépend du maintien des pratiques pastorales traditionnelles.